Retravailler le sommaire/plan et mettre un sommaire interactif avant la méthodologie

Informations préliminaires

Coefficient global au bac : 5
Cette épreuve compte pour 50% de votre note de français au bac

Durée de l’épreuve au bac : 4h

Matériel indispensable :
– Montre pour vous aider dans votre gestion du temps,
– Crayon de couleurs pour vous aider à regrouper plus facilement les éléments du texte qui vont dans le même sens et donc à bâtir votre plan plus facilement,
– Gomme pour pouvoir effacer un regroupement malencontreux fait avec les crayons de couleur.

Quel est le but du commentaire composé ?

Le but du commentaire composé est de comprendre comment en écrivant sur un sujet donné le narrateur va nous transmettre, à nous lecteurs, un ou plusieurs sentiments par rapport à ce sujet.

Pour faire plus simple, prenons deux exemples.
Exemple 1 : Bonjour Madame, comment vous-portez-vous ?
Exemple 2 : Salut Dédé, alors comment tu vas bien ?

Dans ces deux cas, les interlocuteurs 1 et 2 cherchent à savoir comment la personne à laquelle il parle se sent.
Le fond de l’énoncé, que nous appellerons le QUOI, est donc « une interrogation quant à la façon dont l’autre se sent ».

En revanche, l’énoncé 1 et 2, présentent des différences.
Dans le premier énoncé, l’utilisation de « Madame », le vouvoiement et la formule un peu pompeuse « vous portez-vous » indiquent que les deux personnages ont un rapport respectueux, formel.
Dans le second énoncé, l’emploi du diminutif familier « Dédé », le tutoiement et l’humour (« comment tu vas bien ? ») laissent présager un rapport plus amical, plus familier entre les personnages.
Ces indices, c’est-à-dire la façon dont chacun s’exprime, constitue le « COMMENT« .

Comme dans les deux cas étudiés plus haut, le but du commentaire composé sera donc de démonter comment le « COMMENT » (la façon dont le texte est écrit) donne un éclairage particulier sur le QUOI, c’est à dire le sujet traité dans le texte.

L’analyse du texte

Le paratexte : trois éléments pouvant nous éclairer sur le texte à venir

Le premier élément du texte à analyser est le paratexte. Il comporte à minima :
– le nom de l’auteur
– l’œuvre dont l’extrait est tiré
– la date d’écriture ou de première parution de l’œuvre
Ces informations sont généralement placées avant ou après le texte.

S’il faut commencer par étudier ces informations, c’est parce qu’elles peuvent nous donner, pour la suite, des premiers indices pour guider notre lecture, notre analyse du texte.
Afin de rendre cette méthode totalement claire, appliquons de A à Z en réalisant le commentaire composé intégral d’un extrait du conte « L’ivrogne » issu du recueil Contes du jour et de la nuit du recueil de Guy de Maupassant publié en 1885.

Pour l’étude du paratexte, trois questions sont à se poser.

Que peut-on dire de l’auteur ?
Guy de Maupassant est un écrivain réaliste, c’est-à-dire qui cherche à représenter au plus près le réel en mettant notamment en scène des personnages choisis dans les classes moyennes ou populaires.

Qu’en est-il du titre du conte et du recueil ?
Le titre du recueil semble indiquer une opposition entre « jour » et « nuit », entre ténèbres et lumière.
On peut également noter que le mot « conte » renvoie à l’univers des monstres et des créatures malveillantes.
Enfin, le nom du conte « L’ivrogne » pourrait nous renseigner sur la monstruosité de l’un de ses personnages.

Quid de la date ?
La date de parution 1885 donne un indice quant à la réalité qui a pu influencer l’écriture de ce conte.
En effet, à cette époque, l’alcool est un véritable fléau au sein des couches populaires.

Attention, soyez vigilant à la date pour éviter les anachronismes dans votre commentaire !

Lecture du texte

Le but de notre lecture va consister à cerner :
– le « QUOI », c’est-à-dire quel est le sujet traité dans le texte,
– le « COMMENT », c’est-à-dire la façon dont le le sujet est traité, l’émotion que le narrateur cherche à procurer au lecteur.
Il est rare de comprendre directement un texte à la première lecture. N’hésitez pas à le relire plusieurs fois s’il n’est pas claire immédiatement.

Extrait sur lequel nous allons travailler

Guy de Maupassant, Les Contes du jour et de la nuit, « L’ivrogne »,
20 avril 1884


Jérémie fit trois pas, puis oscilla, étendit les mains, rencontra un mur qui le soutint debout et se remit en marche en trébuchant. Par moments une bourrasque, s’engouffrant dans la rue étroite, le lançait en avant, le faisait courir quelques pas; puis quand la violence de la trombe cessait, il s’arrêtait net, ayant perdu son pousseur, et il se remettait à vaciller sur ses jambes capricieuses d’ivrogne.
Il allait, d’instinct, vers sa demeure, comme les oiseaux vont au nid. Enfin, il reconnut sa porte et il se mit à la tâter pour découvrir la serrure et placer la clef dedans. Il ne trouvait pas le trou et jurait à mi-voix. Alors il tapa dessus à coups de poing, appelant sa femme pour qu’elle vînt l’aider:
– Mélina! Hé! Mélina!
Comme il s’appuyait contre le battant pour ne point tomber, il céda, s’ouvrit, et Jérémie, perdant son appui, entra chez lui en s’écroulant, alla rouler sur le nez au milieu de son logis, et il sentit que quelque chose de lourd lui passait sur le corps, puis s’enfuyait dans la nuit.
Il ne bougeait plus, ahuri de peur, éperdu, dans une épouvante du diable, des revenants, de toutes les choses mystérieuses des ténèbres, et il attendit longtemps sans oser faire un mouvement. Mais, comme il vit que rien ne remuait plus, un peu de raison lui revint, de la raison trouble de pochard.
Et il s’assit, tout doucement. Il attendit encore longtemps, et, s’enhardissant enfin, il prononça:
– Mélina!
Sa femme ne répondit pas.
Alors, tout d’un coup, un doute traversa sa cervelle obscurcie, un doute indécis, un soupçon vague. Il ne bougeait point; il restait là, assis par terre, dans le noir, cherchant ses idées, s’accrochant à des réflexions incomplètes et trébuchantes comme ses pieds.
Il demanda de nouveau:
– Dis-mé qui que c’était, Mélina? Dis-mé qui que c’était. Je te ferai rien.
Il attendit. Aucune voix ne s’éleva dans l’ombre. Il raisonnait tout haut, maintenant.
– Je sieus-ti bu, tout de même! Je sieus-ti bu! C’est li qui m’a boissonné comma, çu manant; c’est li, pour que je rentre point. J’sieus-ti bu!
Et il reprenait:
– Dis-mé qui que c’était, Mélina, ou j’vas faire quéque malheur.
Après avoir attendu de nouveau, il continuait, avec une logique lente et obstinée d’homme soûl:
– C’est li qui m’a r’tenu chez ce fainéant de Paumelle; et l’s autres soirs itou, pour que je rentre point. C’est quéque complice. Ah! charogne!
Lentement il se mit sur les genoux. Une colère sourde le gagnait, se mêlant à la fermentation des boissons.
Il répéta:
– Dis-mé qui qu’ c’était, Mélina, ou j’va cogner, j’te préviens!
Il était debout maintenant, frémissant d’une colère foudroyante, comme si l’alcool qu’il avait au corps se fût enflammé dans ses veines. Il fit un pas, heurta une chaise, la saisit, marcha encore, rencontra le lit, le palpa et sentit dedans le corps chaud de sa femme.
Alors, affolé de rage, il grogna:
– Ah! t’étais là, saleté, et tu n’répondais point.
Et, levant la chaise qu’il tenait dans sa poigne robuste de matelot, il l’abattit devant lui avec une furie exaspérée. Un cri jaillit de la couche; un cri éperdu, déchirant. Alors il se mit à frapper comme un batteur dans une grange. Et rien, bientôt, ne remua plus. La chaise s’envolait en morceaux; mais un pied lui restait à la main, et il tapait toujours, en haletant.
Puis soudain il s’arrêta pour demander:
– Diras-tu qui qu’ c’était, à c’t’ heure?
Mélina ne répondit pas.
Alors, rompu de fatigue, abruti par sa violence, il se rassit par terre, s’allongea et s’endormit.
Quand le jour parut, un voisin, voyant sa porte ouverte, entra. Il aperçut Jérémie qui ronflait sur le sol, où gisaient les débris d’une chaise et, dans le lit, une bouillie de chair et de sang.

Compréhension du texte

Pour valider que vous avez bien compris le texte, essayez de vous le représenter mentalement sous la forme d’un dessin.
Si votre dessin ne comporte que peu de détail et que les personnages ou les éléments dessinées ne dégagent aucun sentiment, c’est que vous n’avez pas compris le texte : il faut donc le relire.
Petite astuce, afin de vous aider dans votre compréhension du texte, vous pouvez reformuler chaque phrase avec vos propres mots. Ce travail, phrase par phrase, vous obligera à vous poser des questions et à trouver des réponses qui vous mèneront vers le sens du texte.

Dessin illustrant le texte (nul besoin d’être un grand dessinateur).
Le but est que le sujet (la violence d’un homme ivre) et le sentiment qu’il dégage (l’horreur) soient représentés.

En route vers votre hypothèse de problématique…

En vous appuyant sur votre dessin et/ou votre lecture, définissez maintenant le le QUOI et le COMMENT.
Pour rappel :
– Le QUOI correspond au sujet traité dans l’ensemble du texte. Ici, on pourra parler de la violence meurtrière engendrée par l’alcool,
– Le COMMENT est la façon dont est traité le sujet dans l’ensemble du texte ou les différents sentiments qui sont suscités chez le lecteur. Le cas présent, la violence est évidemment condamnée implicitement dans ce texte.

Puisque le but du commentaire composé est de démontrer en quoi la forme (COMMENT) crée du fond (QUOI) et que la problématique doit synthétiser cette analyse alors l’hypothèse de problématique pourra se construire de la façon suivante :

Hypothèse de problématique = COMMENT / QUOI
Cette formule est plutôt destiné à aider les profils scientifiques à comprendre. N’ayez crainte, si vous ne l’avez pas bien compris, l’explication ci-dessous devrait vous permettre d’y voir plus clair.

Pour notre exemple, notre hypothèse de problématique pourrait être en quoi ce portrait dépréciatif d’un ivrogne violent (QUOI) constitue une dénonciation des effets délétères de l’alcool (COMMENT) ?
L’avantage de cette méthode est qu’elle vous permet très rapidement d’arriver à une possible problématique ! Reste maintenant à vérifier si l’hypothèse de problématique trouvée est viable.

Si vous n’avez pas réussi à poser une hypothèse de problématique, pas de problème ! Vous pouvez tout de même passer à l’étape suivante. Il existe un plan B : l’analyse du texte.

Analyse globale et linéaire du texte : les 4 grandes caractéristiques d’un texte et son ancrage dans le schéma narratif

A présent, avant de passer à l’étude linéaire, définissons le texte sur quatre aspects afin de faire émerger des caractéristiques qui vont nous permettre de mieux comprendre le texte et ses enjeux. Situons également à quel moment de l’œuvre l’extrait se situe : cela aussi nous aidera à mieux cerner le texte.


Les 4 grandes caractéristiques

1) Genre littéraire
Quel est le genre littéraire du texte sur lequel je travaille ? Est-ce un roman ? du théâtre (comédie, tragédie) ? de la poésie ? un texte argumentaire ?
En fonction de son genre, un texte présente certaines caractéristiques.
Par exemple, dans une comédie, on rit souvent d’un personnage pour dénoncer ses vices. Dans L’avare de Molière, la pingrerie est moquée à travers Arpagon.
De même, dans une tragédie, la souffrance engendrée par la passion est très fréquemment exprimée à travers le lyrisme.
Dans Andromaque de Racine, on sera donc particulièrement attentif à ce point.

Dans le cas de notre étude, nous savons que le texte analysé est un conte.
Le conte présente généralement une forme courte et nous expose fréquemment à des personnages monstrueux.
Le schéma du conte du XIXe traduit une tension : la situation progresse, culmine au cours d’une crise et s’achève rapidement.
Ici, nous devrons particulièrement être sensible au schéma narratif.

Pour en savoir plus sur les genres, reportez vous à ce lien (lien vers les genres).

2) Le type de texte
Est-ce un texte descriptif ? narratif ? argumentatif ? explicatif ?
Le choix d’un type de texte sert toujours un projet.
Dans le cadre d’un texte descriptif, quelle est l’impression véhiculée sur le sujet traité ?
Je suis face à un texte argumentatif, quelle est la thèse que défend l’auteur ? quel schéma argumentatif utilise-t-il ?

Dans le cadre du conte « l’ivrogne », nous sommes face à un texte à dominante narrative (qui comprend également des éléments descriptifs).
Qui dit texte narratif dit intrigue. Quel est donc l’enjeu de cette intrigue ? En quoi sert-elle mon propos ?
Dans le cas de notre étude, il semblerait que créer un suspens autour de la colère de Jérémie et des ses répercussions permettent de souligner les ravages de son ivrognerie.

Pour en savoir plus sur les types de texte, reportez vous à ce lien (lien vers les types de texte).

3) Registre ou nature du texte
Suis-je face à un texte lyrique ? comique ? pathétique ? etc.
Quelle est l’émotion que je ressens en lisant ce texte ?

L’extrait que nous étudions a une coloration pathétique et nourrit également chez le lecteur un sentiment d’horreur envers Jérémie.
En sollicitant nos émotions, la narrateur cherche, semble-t-il, à nous sensibiliser aux ravages provoquées par l’alcoolisme.

4) Mouvement littéraire
A quel mouvement appartient l’auteur ? Ne trouve-t-on pas des caractéristiques propres à ce mouvement dans le texte ? Ces particularités peuvent-elles servir le projet de l’auteur qui est de nous communiquer une émotion sur le sujet traité ?

Le cas présent, nous savons que Maupassant appartient au mouvement réaliste.
L’un des objectifs de cette école littéraire est de dépeindre au plus près le réel. Nous serons donc particulièrement vigilants à la description des personnages.


A quel moment du schéma narratif appartient l’extrait ?

A quel moment de l’œuvre appartient l’extrait étudié ? Est-ce l’incipit ? L’excipit ? Suis-je face à la mise en place de l’élément perturbateur ?
En fonction cela, l’enjeu du texte peut-être totalement différent.

Ici, nous sommes dans le second et dernier chapitre de ce court conte. Nous allons donc être confrontés au dénouement de l’intrigue et à ses conséquences. Souvent, le grand « message » de l’œuvre se trouve dans cette résolution. Ici, le conte se termine sur un crime conjugal trouvant sa source dans l’ivrognerie.

Analyse linéaire

Désormais, il convient d’analyser ligne à ligne le texte, c’est-à-dire :
– trouver les éléments du texte qui produisent sur nous un effet, provoque chez nous un sentiment,
– expliquer comment nous sommes amenés à ressentir cet effet. ce sentiment.

Pour ce faire, nous recherchons donc les moyens utilisés pour parvenir à produire ces effets.
Parmi ces moyens, nous serons particulièrement attentif au/à la :
focalisation : depuis quel point de vue l’histoire est racontée ? interne (le narrateur est un personnage de l’histoire), externe (je ne perçois que les aspects extérieurs de l’histoire), zéro ou omniscient (les éléments extérieurs et les pensées de chaque personnage me sont connus). Quel est l’effet produit par ce choix ?
découpage du texte en paragraphe : à quoi correspondent chaque paragraphe ? pourquoi un tel découpage du texte ? Ce découpage sera particulièrement important dans le cadre d’un texte argumentatif. En effet, il permet souvent de mieux cerner le schéma argumentatif puisque chaque paragraphe correspond à un grand moment de l’argumentation (nouvel argument, etc..)
niveau de langue : familier / courant / soutenu
champ lexical : ici, le but va être non seulement de trouver tous les éléments qui vont dans le même sens mais aussi de les caractériser ! Les champs lexicaux servent à faire des regroupements. Il faudra ensuite caractériser l’effet qu’ils produisent.
rythme des phrases : la phrase est elle hachée ? entrecoupée de virgule ? Est-ce pour donner un rythme haletant ? Traduire l’émoi ?
ponctuation : la présence de point d’exclamation peut souligner la colère, la joie du personnage. La profusion de points d’interrogation peuvent souligner le doute, le tourment d’un personnage.
connotation / dénotation : les termes utilisées sont-ils mélioratifs ? dépréciatifs ? renvoient-ils à un effet positif ?
figures de style : comparaison, métaphore, répétition, hyperbole, allitération, assonance, périphrase…
Pour plus d’informations sur les figures de style cliquer ici
citation d’autorité : l’argument d’un autre auteur reconnu donne de la force au propos

Dans le cas de la poésie, soyez particulièrement attentifs aux figures de l’image (métaphore, comparaison) et du son (allitération, assonance) et à leur symbolique. Le blanc est souvent le symbole de la pureté, de l’innocence. Le rouge est généralement associé à la passion mais aussi à la violence. Le noir renvoie à la mort, le bleu au voyage, à la quête d’un ailleurs…

Pour une analyse théâtrale, je serai également attentif au(x)/ à :
– didascalies, qu’elles s’appliquent à caractériser l’émotion du personnage, décrivent une action du personnage, nous renseignent sur le décor,
– la longueur des répliques de chaque personnage qui peut induire un rapport de force,
– personnage qui a le dernier mot dans le cadre d’une dispute (au sens théâtral du terme) . Souvent on considère qu’il remporte le débat.

Attention, s’il est important de repérer les moyens/procédés qui permettent d’aboutir à un effet, le but de l’exercice ne se limite pas à cela. Il nous faudra toujours expliquer comment ces moyens/procédés permettent d’aboutir à un effet .
Par exemple, dans l’Ivrogne, un important champ lexical de la violence (« il tapa », « coups de poing », « j’va cogner », « colère foudroyante », « rage », « furie exaspérée », « frapper », « violence ») souligne le caractère dangereux de Jérémie.

Afin de mettre en avant les différents effets produits par le texte, je vais utiliser des crayons de couleur en associant à un effet une couleur.
Les repères visuels ainsi créés nous aideront à regrouper plus facilement nos idées et donc à faire émerger plus simplement un plan. Dernier avantage , je trouverais plus rapidement dans le texte où se trouve les passage sur lesquels je souhaite m’appuyer.


Légende des couleurs….

Construire son plan et trouver sa problématique !

Construire son plan : généralités

Votre plan est la colonne vertébrale de votre devoir. Il est donc indispensable qu’il soit structuré, c’est-à-dire qu’il réponde à une logique d’ensemble, et convaincant ! Si ce n’est pas le cas, votre devoir ne tiendra pas debout. Votre plan dont on retrouvera les grandes lignes dans votre introduction (cf. « annonce du plan ») est aussi le résumé de votre devoir, il est donc extrêmement important qu’il soit convaincant ! Les professeur y accordent d’ailleurs une attention toute particulière !

Maintenant que vous avez analysé l’ensemble de votre texte et qu’il ressemble probablement à un arc-en-ciel, il va falloir classer vos idées pour restituer le plus clairement possible votre réflexion.
Pour ce faire, nous allons classer les idées en entonnoir c’est-à-dire du plus général, du plus évident au plus particulier.
Les premières parties s’attacheront à donc à traiter ce qui est le plus évident dans l’analyse et les dernières permettront d’aller plus loin dans l’étude du texte.

Souvent, les élèves se demandent combien de parties doit comporter leur devoir. Votre plan peut comporter deux, trois voire quatre grandes parties. A mon sens, il n’y pas de nombre de partie parfait. En effet, l’objectif est votre plan soit le plus cohérent et le plus convaincant possible. Si votre démonstration tient parfaitement debout avec deux axes pourquoi en rajouter un troisième ?

Pour vous aider à construire votre plan, deux techniques existent :

1) La méthode synthétique
Retournez votre feuille et demandez vous quel(s) est/sont les principaux sentiments dont ce texte est porteur et quels sont les principaux moyens que vous avez identifié pour y parvenir ?

a) Grand sentiment : la consommation excessive d’alcool, à travers la violence qu’elle génère chez Jérémie (pêcheur issu des couches populaires) est condamnée.

b) Moyen : Cette condamnation prend forme à travers :
– le portrait dépréciatif de Jérémie
– une tension croissante au fil du récit qui débouche sur une fin particulièrement macabre
Cette

2) La méthode analytique
Ce classement :
– favorise non seulement la compréhension du correcteur,
– vous permet aussi de livrer votre analyse la plus fine à la toute fin de votre devoir, c’est-à-dire un tout petit peu de temps avant d’être noté. Si votre dernier argument est du meilleur effet sur le correcteur, il y a fort à parier que cela tirera votre note vers le haut !

Dans l’une ou l’autre méthode, si votre plan vous paraît très convaincant mais qu’une idée secondaire n’est pas intégrée : ce n’est pas grave, il vaut mieux privilégier une structure convaincante plus que de caser de force une idée dans une partie.

Ici, on aura donc :

Quelques plans « type »

Il existe des plans « type », c’est-à-dire des plans qui peuvent être adaptables à différentes textes.
Ci-dessous, vous en trouverez quelques-uns.

1) Le plan « multi-sentiment »
Bien souvent, un même sujet peut générer plusieurs sentiments chez le lecteur. Il n’est d’ailleurs pas rare que le rire se mêle aux larmes. Le plan multi-sentiment visera donc à démonter la multiplicité des effets d’un texte.
On aura alors, un plan du type :
Problématique : En quoi cette scène est-elle révélatrice d’une multitude de sentiments ?
I) Sentiment 1 (ex. : une déclaration lyrique de l’amour du prétendant)
II) Sentiment 2 (ex. : une déclaration comique du fait des bafouilles du prétendant)
III) Sentiment 3 (ex. : une situation pathétique une fois le refus de la prétendante exprimée)

2) Le plan « mise en opposition »
Il existe des texte où différents éléments peuvent être mis en opposition. Par exemple, dans le poème Les effarés d’Arthur Rimbaud, en plein hiver, des enfants, mourant de fin et de froid, contemplent la vitrine d’un boulanger, grassouillet qui , dans la chaleur de son commerce, manifeste une attitude hostile à l’égard des enfants. En opposant les enfants miséreux au boulanger ventripotent, l’horreur de la condition de ces enfants qui pourrait être sauvés apparaît comme d’autant plus manifeste.
Ce type de texte appelle un plan du type :
Problématique : en quoi peut-on dire que l’opposition de l’élément 1 et de l’élément 2 permet d’autant plus de mettre XXX en avant ?
I) L’élément 1
II) L’élément 2
III) Opposition de l’élément 1 et 2

Rédiger sa problématique

Une fois que vous avez bâti votre plan, il faudra trouver la question, c’est-à-dire la problématique, à laquelle répondront les grands axes de votre plan. Vous pourrez d’ailleurs vérifier si celle-ci est bien en phase avec votre hypothèse de problématique.

Pour notre exemple, nous avons le plan suivant :
I) Jérémie : un personnage issu des classes populaires, abêti et rendu violent par l’alcool
II) L’art narratif : une mise en avant de l’horreur des excès auxquels l’alcool peut mener
Notre problématique pourra donc être : en quoi cette fin de conte constitue une critique de la consommation excessive d’alcool au sein des couches populaires ?
Mon plan répond bien à ma problématique celle-ci est donc validée !

Une problématique type : la problématique « éloge/critique »

De même que pour les plans « type », il s’avère qu’un nombre non négligeable de textes constituent un éloge ou une critique du sujet qu’ils abordent. Posez vous donc la question de savoir si le texte que vous étudiez ne mériterait pas une problématique du type « éloge/critique » ?

Rédiger son devoir

Rédiger le développement

Structure d’une réponse

Pour rédiger le développement, il faudra toujours structurer ses réponses suivant l’ordre ;
– effet (qu’est-ce que je ressens en lisant ce passage),
– procédé (comment le narrateur parvient-il à me faire ressentir cette émotion),
– citation (sur quel passage je m’appuie pour appuyer mon argumentation).

Ajouter un exemple

Quelques règles élémentaires

Afin de rédiger de la manière la plus claire possible, il faudra :

– faire des phrases courtes
Plus vos phrases sont courtes plus elles sont facilement compréhensibles. En marketing, on considère qu’il faut qu’une phrase face environ 12 mots maximum pour être comprise du plus grand nombre. Dès que vous le pouvez, mettez un point pour aider votre correcteur à vous comprendre !

– vous assurer que vous associez correctement les termes que vous utilisez.
Par exemple, on peut souvent lire « le texte dit que », or un texte ne dit rien ! Si l’on veut conserver cette tournure, il vaudrait mieux dire : dans ce texte, il est dit que…

– utiliser des termes dont vous maîtrisez à 100% le sens
Il arrive que le correcteur se retrouve confronter à un terme certes recherché mais qui n’a absolument rien à faire dans le contexte de la phrase lue. Plutôt que de vous tirer vers le haut, un mot dont on ne maîtrise mal le sens vous décrédibilisera auprès de votre correcteur.

Un vocabulaire récurrent à maîtriser pour rédiger mieux et plus facilement

Le commentaire est un exercice où l’on vous demande d’expliquer comment à travers l’utilisation de procédés le narrateur arrive à créer un effet, c’est-à-dire à vous transmettre un sentiment, à donner un éclairage particulier à ce dont il parle. Cet exercice est toujours le même d’un commentaire à un autre. Le vocabulaire utilisé se répètera donc également d’une analyse à une autre.

Ci-dessous, vous trouverez un lien listant tout le vocabulaire utile pour la rédaction du commentaire composé ! N’hésitez pas, cliquez !

Un développement sans titre de partie apparent mais « aéré » afin d’aider le correcteur à comprendre facilement votre commentaire !

Sauf demande particulière de votre professeur, tout comme à l’épreuve écrite du bac, vous ne devez pas faire apparaître les titres de vos parties dans votre commentaire composé.

Afin que le correcteur puisse suivre facilement votre réflexion, aérez votre copie :
– sauter des lignes entre vos grandes parties,
– faîtes des alinéas pour annoncer vos sous-parties,
– revenez à la ligne pour les différents points de vos sous-parties.

Ainsi, vous permettrez au correcteur de mieux comprendre ce que vous souhaitez lui expliquer. Un correcteur qui vous comprend bien votre notera d’autant mieux !

Rédiger l’introduction

Votre introduction devra absolument compter quatre éléments :
1) Une entrée en matière en douceur précisant le nom de l’auteur et de l’œuvre dont est extrait le passage. La date de parution de cette œuvre sera également présente.
2) Une présentation de l’extrait étudié
3) Une problématique
4) L’annonce de votre plan

Afin de vous faciliter cet étape, vous trouverez ci-dessous une introduction type « texte à trou » que vous pourrez réutiliser pour chacun de vos commentaires composé mais aussi lors de l’épreuve orale en préambule de votre analyse linéaire.
1) Qualificatif sur l’auteur, auteur a écrit œuvre en date.
2) Issu de cette œuvre, dans l’extrait auquel nous nous intéresserons aujourd’hui est décrit….
3) Ainsi, en quoi peut-on dire que problématique (Comment/Quoi)
4) L’étude de I, puis celle de II et enfin celle de III nous permettra de répondre à cette question.

Rédiger la conclusion

Dans la conclusion, on distingue deux moments :
1) La synthèse de votre devoir
2) Votre ouverture

1) La synthèse de votre devoir
Ici, vous devez juste répondre à votre problématique à l’aide des titres de vos grandes parties. Finalement, vous devez reprendre la problématique de votre introduction et assurer que vous l’avez bel et bien démontré grâce à travers vos axes de lecture.

2) Votre ouverture
Le but de l’ouverture est de de mettre en perspective le texte étudié.
Pour ce faire, deux possibilités s’offrent à vous :
– faire un parallèle entre le traitement du thème dans ce texte et dans un autre texte du même auteur si tant est qu’il est réécrit sur le sujet.
Attention, cela nécessite une bonne connaissance de l’auteur. C’est donc souvent l’ouverture la moins simple à faire.

– faire une comparaison entre la façon dont le thème abordé par l’auteur est traité par d’autres.
On privilégiera les comparaisons en fonction de l’ordre qui suit :
– des auteurs littéraires classiques, des auteurs littéraires contemporains reconnus
– des peintres ou des sculpteurs
– des chansonniers considérés comme des poètes (Brassens, Brel, Gainsbourg)
Privilégiez toujours les auteurs académiques dans votre ouverture. Si vous n’avez pas de référence de ce type, en fonction de l’ouverture d’esprit de votre correcteur, vous pourrez vous appuyer sur des auteurs moins académiques.

Exemple de devoir rédigé


Auteur réaliste du XIX siècle, Guy de Maupassant, est notamment connu pour avoir écrit Bel Ami, Boule de suif, ou encore Les Contes du Jour et de la Nuit publié en 1885. Issu de ce recueil, l’extrait que nous étudierons est tiré du conte L’ivrogne. Dans ce passage, le retour difficile de Jérémie à son domicile, après une soirée de beuverie, puis les conséquences tragiques de ces excès nous sont narrés. S’il en est ainsi, en quoi peut-on dire que ce texte constitue une dénonciation des méfaits de l’alcool sur la classe populaire ? L’étude du portait pathétique de Jérémie, puis celle de l’art narratif nous permettra de répondre à cette question.

Dans cet extrait, un portrait pathétique de Jérémie est brossé. Ce personnage est à la fois présenté sous les traits d’un ivrogne violent issu des classes populaires. En effet, dans la première section du texte, son appartenance sociale est notable puisque qu’il exerce la profession de « pêcheur ». De plus, son langage souligne qu’il vient d’un milieu modeste. Il s’exprime dans un patois comme l’attestent les expressions « dis-mé » l.27, »je sieus-ti bu » l.29, « cu manant » l.29-30, « li » l.29, et « itou » l.35.
Jérémie est également décrit comme un soûlard comme le soulignent les termes dépréciatifs « ivrogne » l.5  et « pochard » l.18 utilisés pour le caractériser. Son état d’ébriété est mis en exergue à travers les nombreux verbes d’action renvoyant au chancellement : « en trébuchant » l.2, « vacill[ant] » l.5 et « oscill[ant] » l.1.
Par ailleurs, son hébétement est mise en avant par l’emploi des mots « ahuri » et « éperdu » l.15. Les associations répétées de termes attestant une baisse d’efficience à ses capacités intellectuelles (« peu de raison » l.17, sa « raison trouble » l.18, « sa cervelle obscurcie » l.27, ou encore ses « réflexions incomplètes » l.25) renforce l’idée de son incapacité à réfléchir, c’est-à-dire à se comporter comme un être humain.
A plusieurs reprises, Jérémie est aussi comparé à des animaux : ce qui le déshumanise et le range plus près de l’animal que de l’être humain. Tout d’abord, il est comparé à un « oiseau [allant] au nid » l.6, puis, il est question de sa « cervelle » l.23 plus que de son « cerveau », enfin c’est une personne qui s’exprime en grogn[ant] l.44 comme pourrait le faire un chien.
Jérémie est également décrit comme un homme enragé. La répétition du mot « colère » (« colère sourde », « colère foudroyante ») qui enrichit le champ lexical de la furie (« une furie exaspérée », et « rage ») met en avant cette attitude. Cette violence est également soulignée par plusieurs manifestations physiques extrêmement agressives. L’emploi des mots « tapa » l.8, « coups de poing » l.8, « cogner » l.40, « frapper » l.48, ou « batteur » l.48 corrobore bien cette fureur.
Si Jérémie apparaît bel et bien comme un pêcheur ivrogne et violent, en quoi la narration souligne-t-elle particulièrement les conséquences désastreuses de cette agressivité ?

L’art narratif est très important dans ce texte. Tout au long du texte, il permet au lecteur de sentir une tension grandissante qui trouve son apogée dans le coup de théâtre final. Nous avons vu précédemment que Jérémie manifestait une grande violence. Cette dernière augmente crescendo au fil du texte. Au début, exigeant une réponse de sa femme à ses appels, il l’avertit qu’il « ne [lui] fera rien » l.27, ensuite il la menace « ou j’vas faire quéque malheurs » l.32, puis finit avec une dernière sommation encore plus violente : « ou j’vas cogner j’te préviens » l.41 : ce qu’il finit tragiquement par faire.
C’est, finalement, la dernière phrase du texte qui donne tout l’impact à cette charge contre les ravages de l’alcool dans les milieux populaires. En effet, la dernière image qu’elle laisse au lecteur est très glauque. A côté de « Jérémie qui ronfl[e] sur le sol » l.57, git « une bouillie de chair et de sang » l.57,58 : reste de sa femme battue à mort. C’est sur cette dernière image que se clôt le récit : véritable choc pour le lecteur, qui ne peut que rester sans voix à la découverte de ce corps massacré et déshumanisée.

 L’étude du
portait pathétique de Jérémie, puis celle de l’art narratif permettent bel et bien d’affirmer que ce texte constitue une véritable charge contre les méfaits de l’alcool sur la classe populaire. Si Maupassant dénonce les conséquences désastreuses de l’alcool, ce n’est pas le seul artiste à les avoir condamnés. En effet, Zola, dans L’assomoir, n’en souligne pas moins les ravages.